vendredi 28 octobre 2011

Vendredis intellos : La télévision, une ennemie au coeur de nos foyers ?

 Image de couverture du livre TV lobotomie

La télé, je l’ai beaucoup regardé dans mon enfance, étant de la génération Casimir/Goldorak. Devenue adulte, je n’aime pas la téléréalité ni les séries violentes et allume donc le poste de plus en plus rarement. Avec mon Grand doux, je suis aussi très méfiante envers les écrans car j’ai remarqué que si mon garçon adore regarder les dessins animés, c’est au prix d’un grand énervement une fois le programme terminé. A la fin de ma grossesse, lors de ma période « baleine échouée », on a un peu abusé des DVD pour le Grand Doux. Mais j’ai vite constaté que lorsqu’on éteignait la télé, Grand Doux piquait des colères terribles, alors qu’il est assez tranquille par ailleurs. En outre, il eut vite pigé le principe « lever matinal= dessin animé » et se levait de plus en plus tôt en réclamant « Un petit T’choupi » dès 6h30. J’ai donc expliqué au Grand Doux que s’il se mettait dans un état pareil, la télévision resterait bien plus souvent éteinte.

La bibliothèque près de chez moi organise, en partenariat avec une université grenobloise, des conférences de psychologie pour le grand public. Le titre de la conférence de samedi dernier « L’enfant et la télévision» m’a particulièrement intéressé (et m’a fourni un prétexte pour une pause de deux heures sans mes Doux). Je connaissais déjà les écrits du psychanalyste Serge Tisseron qui s’était insurgé contre la création de chaines destinées aux bébés et déconseillait la télévision pour les moins de trois ans et je souhaitais par curiosité avoir un éclairage supplémentaire.

J’ai donc assisté samedi dernier à l’intervention de M. Michel Desmurget, directeur de recherches à l’INSERM et auteur de TV Lobotomie . Comme j’ai trouvé cette conférence captivante, je vous en fournis un petit compte-rendu.

La consommation de télévision n’a jamais été aussi importante (3h45 par jour en moyenne dans chaque foyer, visionnage par internet compris). Les écrans envahissent tous les espaces, des salles d’attentes aux restaurants, en passant par les coins jeux des magasins (ce qui d’ailleurs a le don de m’énerver....). M. Desmurget, interpellé par le comportement de ses propres enfants confrontés à la télévision, a compilé de nombreuses études démontrant sa nocivité. Ses conclusions sont effarantes. Selon lui, la limite de « pas de télé avant trois ans » préconisée par le CSA est bien trop laxiste car la télévision détruit l’humanité des personnes. Regarder la télévision ronge à la fois la santé, les capacités cognitives et la sociabilité. Tout ceci est particulièrement vrai lorsque les téléspectateurs sont des enfants en plein développement.

Sur le plan de la santé, M. Desmurget rappelle des choses déjà connues. Regarder la télévision a pour corollaire la sédentarité, et tous les dangers que celle-ci fait subir à notre santé.
La télévision présentant également des héroïnes au corps filiforme, les adolescentes sont poussées à se mettre au régime, au risque parfois de l’anorexie.

Plus intéressant, malgré l’interdiction de la publicité pour le tabac, la télévision expose les enfants à de très nombreuses scènes tabagiques. Les films montrent de jeunes et séduisants héros tirant voluptueusement sur une cigarette. Le cerveau enregistre, inconsciemment, le lien entre glamour et tabagisme. Ainsi, des études ont montré un lien très fort entre exposition télévisuelle durant l’enfance et consommation de tabac.

La cognition : l’auteur s’est étendu sur les ravages de la télévision sur les capacités cognitives. Ce point m’a beaucoup intéressé et donné à réfléchir. Je me souvenais avoir lu dans le petit ouvrage de M. Tisseron que la télévision nuisait au jeu des enfants : lorsque la télé est allumée les enfants jouent moins longtemps, et leurs jeux sont de moins bonne qualité. En outre, un bébé construit sa personnalité dans l’interaction avec l’entourage, ce que la télé ne peut pas remplacer…

Mais les conclusions de M. Desmurget sont également bien inquiétantes. Il mentionne un très grand nombre de publications qui démontrent un lien entre télévision et échec scolaire. Notamment, une étude à long terme (suivi de 20 ans) a mis en relief que les enfants regardant la télé une heure par jour à l’école primaire ont 43 % de risques de sortir de l’école sans diplôme. De même, dans les années 70, lorsque la première génération d’enfants exposés à la télévision est entrée dans l’enseignement supérieur, on a constaté une baisse des scores SAT (examen d’entrée commun aux universités américaines) d’environ 10% en langage. M. Desmurget cite aussi un pédiatre allemand, M. Winterstein lequel a constaté que les enfants gros consommateur de TV dessinent des bonhommes de façon bien moins détaillée que leur petits camarades non téléphages. Ce médecin en déduit un appauvrissement de la créativité (personnellement, je regarderai aussi du côté de la construction du schéma corporel, mais cela n’a pas été mentionné).




               image extraite de l'étude et reproduite sur le web

Evidemment, M. Desmurget expose des statistiques et ce qui est vrai au niveau statistique ne l’est pas forcément au niveau individuel (certains vont forcément penser « oui mais moi, FlolaSouricette, j’ai regardé la télé et je suis agrégée »)…

Il faut également mettre en garde contre les programmes éducatifs visant à développer le vocabulaire (type Baby Einstein), mais qui, en prenant la place d’une véritable interaction parents/enfants, nuisent notablement à l’apprentissage du lexique.

La télévision aggrave la dette de sommeil des enfants (et des adultes), gène l’endormissement et perturbe la qualité du sommeil. La journée d’école apparaîtra bien longue à l’écolier mal reposé… Dans la même veine, la télé épuise l’attention. M. Desmurget rappelle qu’une heure de télé par jour à 3 ans multiplie par deux les problèmes d’attention à 8 ans…L’écran relance sans cesse l’attention, mais cette attention est stimulée de l’extérieur. Ce point m’a parlé, car en tant qu’enseignante, je constate souvent les difficultés de concentration des élèves, en particulier en grand groupe. En effet, les savoirs « scolaires », et en particulier la lecture sont des savoirs exigeants qu’il faut aller chercher avec sa propre volonté…

Peut-être que certaines difficultés d’apprentissage dont nous ne comprenons pas bien les causes sont donc provoquées, ou du moins amplifiées par l’exposition à la télévision. Il serait bien utile d’alerter les parents d’élèves, sur l’existence de telles études (au lieu de les bassiner sans cesse sur la « nécessaire autorité »), afin qu’ils soient vigilants sur la quantité de télévision ingérée par leur enfant.

Mais surtout, le temps passé devant la télé est un temps qu’on ne passe pas à faire autre chose : cuisiner, dessiner, faire de la musique, rêver… Or, les enfants développent leurs capacités en utilisant leur corps, en « mettant la main à pâte» (il y a dans l’Enfant de Maria Montessori de biens beaux passages sur le rôle de la main dont Homesweetmôme parle ici). J’ai tendance à penser qu’un enfant qui aura pu bouger et faire ses propres expériences, fut-ce au prix d’un désordre certain pour ses géniteurs, sera mieux armé que celui qui reste passif devant un écran. Enfin, les enfants scolarisés, qui ont souvent une ou deux activités extrascolaires, ont bien déjà peu de temps pour jouer librement sans que les écrans en grignotent une partie.
Les conséquences sur la sociabilité : La télévision modifie nos réactions face à la violence. Pour M. Desmurget, la violence les programmes préparerait le cerveau par le biais du stress à recevoir les messages publicitaires (cela rejoint l’expression du « temps de cerveau disponible » qui a choqué tout le monde mais qui reflète les réalités du «neuromarketing»). Or, voir des images violentes rend violent car l’homme, comme tout animal, adapte sa réaction à l’environnement.
En outre, le phénomène d’habituation fait que le cerveau réagit davantage aux choses nouvelles. Celui qui voit beaucoup de programmes violents réagit moins à la violence tout comme celui qui sent un parfum en entrant dans une pièce ne le sentira plus du tout après y avoir passé quelques minutes. Ainsi des enfants ayant regardé des films violents ne seront plus choqués par le comportement agressif de leurs camarades de récréation et iront moins facilement prévenir des adultes. La violence, loin de produire un hypothétique effet de catharsis, est alors banalisée.
M.Desmurget déconseille en conclusion quasiment tout visionnage télévisuel, et préconise de l’interdire avant 6 ans et de le limiter sévèrement après. Selon lui, même les émissions éducatives ou les documentaires n’ont pas de réel intérêt (par exemple, il considère qu’une émission comme « C’est pas sorcier» donne une image de la science axée sur le spectaculaire en masquant les aspects bien plus ingrats du travail de recherche…).

Je trouve ce point de vue très radical. Même si on est convaincu des effets négatifs des écrans, il est difficile d’imposer d’autorité une interdiction totale. Les enfants ressentent la pression sociale en faveur de la télévision…Là encore, il est utile d’écouter ses enfants pour parvenir à une solution acceptable par tous (mais je reconnais que je suis assez autoritaire sur ce sujet…). A la maison, les émissions de télévision sont interdites mais Grand Doux a le droit de regarder des DVD de dessins animés et des petites vidéos une ou deux fois par semaine. Le gamin adore ses T’choupi et voue un culte aux Barbapapas, ses parents lessivés bénéficient alors d’un petit moment de calme (outil à manier avec précaution chez nous, en considérant le risque de crise ensuite...). En outre, je me sers parfois de petits reportages trouvés en VOD pour lui expliquer des choses quand je n’ai pas de livres sous la main (dernièrement, s’interrogeant sur la tour Eiffel, il a regardé un petit morceau d’émission avec son père et nous a même réexpliqué quelques points).
Le reste du temps, Grand doux joue librement (et bruyamment) dans l’appartement. Il s’y ennuie aussi, indéniablement. Mais à l’époque où nous sommes sans cesse sollicités et débordés, l’ennui est une denrée rare qui contribue sans doute à développer la personnalité et l’imagination. Ne laissons pas la télévision leur voler ces moments.

N'oubliez pas de faire un tour sur le blog collectif des vendredis intellos, où les mamans blogueuses vous parleront de plein de choses passionnantes.

lundi 24 octobre 2011

Troizans

Il y a trois ans aujourd’hui à 19h02 exactement, je devenais toute jeune maman du Grand Doux. Avec six jours de retard sur le terme prévu, le bout de choux, pas trop pressé, débarquait enfin parmi nous.

Deux heures plus tard, M. Doux et moi rentrions dans la chambre de la maternité avec ce bébé inconnu mais si éveillé et attentif, à qui nous racontions déjà ses premières histoires.

Il y a trois ans, je ne savais pas changer des couches et étais bien hésitante pour donner ses premières tétées à mon fils, n’ayant jamais vu de femme allaiter. Il faut bien dire que nous étions un peu paumés à la maternité, et on avait oublié de nous dire que les bébés des livres n’ont pas grand choses à voir avec les vrais.


Le bébé a grandi.  Il a sourit, joué, marché à quatre puis à deux pattes. Ses parents ont appris. A la crèche, Grand Doux s’est fait ses premiers copains. Il a bien vite su parler et s’est passionné pour les livres et les tracteurs. Tout son entourage a apprécié son intelligence et sa drôlerie.

Trois ans de soins, de bisous, de rires et d’amour. C’est beaucoup et c’est si peu.

Aujourd’hui, il n’y a plus de bébé mais un bien joli petit garçon qui nage, court et chante. Un garçonnet qui va à l’école, nous bombarde de questions, et raconte plein de choses rigolotes. Même si c’est une sacrée tête de mule aussi, ce petit bonhomme plein de vie ne cesse guère de nous émerveiller.

Joyeux anniversaire mon Doudou. Profite bien de tes troizans !!

jeudi 20 octobre 2011

Un mercredi bien ordinaire

Mercredi c’est grasse mat ‘, enfin ça veut dire que tout le monde est levé à 7h35.Les doux font un câlin. Les deux toussent et ont le nez qui coule.

8h : Il est temps de déjeuner. Pas de bol, il n’y a plus de pain. Il y a des biscottes, des biscuits, de délicieuses madeleines, des yaourts, mais pas de pain. Evidemment Grand Doux ne veut que des tartines… Cris et chouineries. Mouchage de Minidoux au sérum phy pour couronner le tout.

Le programme de la matinée prévoit une visite à notre supermarché préféré. L’été, nous ne faisons pas trop de courses, grâce au potager familial, mais là, le frigo a des allures de désert. Par chance, il y a de la place à la garderie pour Minidoux, je n’aurai à gérer que le grand.

8h45 : Départ à la garderie. Hurlements habituels des Doux dès lors qu’ils se font sangler dans leurs sièges auto.

9h : Arrivée à la Garderie. Grand Doux se rue sur les jouets et pique une petite voiture à une petite fille, obligeant la malheureuse auxiliaire de puériculture à aller chercher des jouets supplémentaires.  Dépôt du petit après une tétée. « Ze veux rester à la garderie avec mon frère » « non, ce n’est pas possible » (et c’est un peu dommage…).On reprend la voiture, je me rends compte que j’ai oublié la liste de courses, longue comme un jour sans pain. Retour express dans l’appartement.

9h30 : Enfin, nous sommes au centre commercial. On fait une petite visite à la supérette bio pour trouver ce qu’il va manquer à l'hypermarché. Moment de grâce dans les rayons car Grand Doux me suit gentiment en poussant le petit caddie. On pose ces premières courses dans le coffre du Berlingo.

10h : Passage à la pharmacie pour racheter une 25ème sucette pour le bébé. Car Minidoux n’aime que les sucettes Nuby orthodontiques 0-6 mois, et recrache dédaigneusement tout autre modèle. Evidemment, ces fabuleuses tétines sont rigoureusement introuvables chez nous. Mais depuis que Minidoux a perdu sa dernière Nuby faute à un attache-sucette défaillant, c’est le grand test permanent  des tétines à la maison. Sans beaucoup de succès.

10h15 : Arrivée au mythique Carrouf’, liste en main. Grand Doux, vautré installé dans le caddie, demande à voir les jouets, et évidemment craque sur un puzzle Flash McQueen. Je refuse (son anniversaire et la débauche de cadeaux qui va avec sont pour bientôt). Il fait un peu la tête (« ze veux plus mon anniversaire »), puis se souvient que je lui ai proposé de lui acheter un cahier. On choisit un cahier premier prix que Grand Doux serre contre son cœur.

10h30 : Il va falloir se presser, on a presque rien trouvé de la liste et la garderie ferme à midi. Recherche du shampooing douche pour Monsieur Doux, on ne trouve qu’un seul modèle, qui n’a l’air pas terrible. Et oui, il y a du shampoing, du gel douche, du bain moussant, mais pas de shampooing douche.  Je pose dans le caddie ce qui figure sur ma liste, oublie de vérifier quelques dates de péremption (oups, 3 pâtes à tarte à utiliser en une semaine..). 

11h Grand doux, crevé, comate dans le caddie, puis, au rayon surgelé, demande à aller aux toilettes. Panique. « Tu ne peux pas te retenir un peux, non, tu peux pas ? ». Abandon du caddie et course jusqu’au toilettes du centre commercial. Le pire est évité, de justesse.

11h15 : On a retrouvé notre caddie. Grand Doux réclame un paquet de 6 petits suisses à l’effigie de l’inévitable Flash. Je lui explique qu’une fois l’image enlevée, c’est exactement les mêmes petits suisses que le paquet qui en propose 24 pour à peine 10 centimes de plus. Il n’est pas vraiment convaincu et entreprend de convaincre un vieux monsieur qui patiente devant nous à la caisse qu’il est très malheureux. Il passe pour un marmot pourri gâté.

11h35 : On a payé. Rupture de stock sur les images promo Disney Panini que la famille Doux collectionne. Pas d’images promo donc. Il faut se presser pour récupérer Minidoux.

11h50 Arrivée à la crèche. Récupération d’un Minidoux un peu grognon (il n’a dormi que 25 minutes)

11h55 : Nouvel arrimage dans la voiture. Nouveaux hurlements. En fermant, la portière, je me rends compte que la vitre arrière à perdu une de ses vis de fixation : elle est purement est simplement en train de tomber ! On a trouvé notre activité de l’après-midi, ce sera le garage Citroën.

12h01 Hurlements du Grand doux qui s’est coincé les doigts dans la sécurité enfant de la portière.

12h05 : Arrivée à la maison. Je dégaine les granules d’arnica et le cold pack à l’effigie de Mme Catastrophe. Je range les produits frais dans le frigo (le reste attendra). Mme Catastrophe, abandonnée par le Grand doux, est récupérée par Minidoux, ce qui déclenche un pugilat fraternel. Grand Doux en vient aux mains et se fait renvoyer dans sa chambre, où il pique une grosse colère. Le petit déjà consolé en profite pour s’envoyer une petite tétée. Je vais chercher le grand, qui s’était au passage oublié dans son pantalon et n’osait plus sortir. Séance change et ménage.
La bien nommée


12h40 Repas (plat du jour préparé à l’avance, suivi de goinfrade de petits suisses)

13h30 C’est l’heure de la sieste. Chez nous, on lit toujours une petite histoire avant ce moment délicat. Pendant ce temps, le petit chouine de fatigue. Dodo pour les doux. Leur mère s’écroule dans le canapé un (trop) court moment avant de se rendre compte qu’elle n’a pas fini de ranger les courses. Ni de ranger la cuisine…

15h Minidoux se réveille et donne immédiatement libre cours à sa nouvelle passion : SE TENIR DEBOUT. Evidemment, l’activité requiert encore l’étayage maternel, notamment pour éviter de s’ouvrir le crâne sur l’angle de la table basse.  Minidoux debout en profite pour pratiquer quelques activités annexes (pourtant non-incluses dans son forfait) : taper du poing sur le disque dur de l’ordinateur portable, jeter la souris par terre, mordre dans le câble d’alimentation…

15h40 : Cauchemar du Grand Doux. Une petite visite m’apprend qu’il s’est endormi par terre après avoir quitté sa couche. Sauf que la continence à la sieste n’est, euh, pas tout à fait acquise. Ménage et change. Doux se rendort.

16h10 : Nouveau cauchemar, suivi d’un réveil grognon. Pendant ce temps, Minidoux, de très bonne humeur, se promène en rampant. Le Grand refuse de goûter et de s’habiller.

17h : Départ au garage. Nouvel arrimage dans les sièges autos honnis. « Ma p’tite dame, il faudra peut-être changer toute la vitre » « euh, z’êtes sûrs »  « Non finalement, nous avons pu resserrer les écrous, cela fait 15 euros ». Pendant ce temps Grand doux a retrouvé une camarade d’école. S’ensuit une course poursuite dans le hall de la concession, sous le regard admiratif du bébé et sous celui, désapprobateur, de la secrétaire.

18h : Trop tard, je n’irai pas au cours d’Aïkido (le mercredi soir, je fais une « pause doux » pour aller pratiquer ce bel art martial, enfin c’est la théorie). D’ailleurs, Monsieur Doux n’est pas encore rentré. Je remplace tatami, boken et autres jos par cuisine, étendage et bain du Grand. Le tout avec un Minidoux ronchon installé dans le BB-tai. Youpi.

18h45 : Il est où Monsieur Doux ?

19h : Arrivée de M. Doux. Le petit est mis en pyjama. Monsieur Doux me demande « pourquoi m’as-tu pris du shampooing douche, c’est du gel douche que je voulais »...

19h30 Repas. Je donne à manger à un Minidoux vraiment crevé. Je vais le coucher pendant que Grand et son père finissent leur repas.

20h15 Fin du repas (j’ai pu le récupérer en cours..). Ménage et rangement alors que M. Doux couche son aîné.

21h Ouf, les parents s’écroulent devant la télé. J’écris un peu pour le blog… Minidoux se réveille, pleure un peu, puis finit pas se rendormir quand je lui caresse les joues. Petit moment de répit.

Journée ordinaire, banale, mais oh combien crevante…

mardi 18 octobre 2011

Frère adoré, frère ennemi

Au fil des mois, Grand Doux s’était peu à peu habitué à la présence de son bruyant cadet. Mais depuis que Minidoux se déplace et n’a de cesse que de venir prendre ses jouets, c’est une autre histoire. Depuis quelques semaines, la maison résonne de « Non, p’tit frère, NOON » « c’est pas pour toi » et autres « va t’en ». Impossible pour le petit d’avoir un quelconque jouet sans que le grand vienne lui arracher des mains. Les paroles s’accompagnent parfois de gestes pas très tendres et la surveillance est de mise pour éviter tout accident.

Pas facile d’être talonné par un petit frère dont tout le monde dit qu’il est votre portrait craché. Un petit frère, qui, pour devenir très vite comme vous, n’hésite pas à brûler les étapes de son développement. Ce bébé qui vole l’attention de papa/maman, quelle place va-t-il laisser à son aîné ? Ce n’est vraiment pas facile pour le Grand Doux.

En tant que parents, nous faisons de notre mieux pour que chacun trouve sa place : sorties avec un seul enfant, interdiction pour le petit de toucher aux jouets du grand, écoute de ses sentiments (et entendre 25 fois par jour « P’tit frère, on va le mettre à la poubelle », ou « je veux plus ce frère, je veux une petite sœur », ce n’est pas de la tarte). Malgré tout, cette rivalité a tendance à s’amplifier.

Heureusement, il y a des moments de grâce où les Doux parviennent à jouer ensemble et où la maison résonne de leurs éclats de rire. Souvent, ils se tiennent la main en voiture, lorsque Grand Doux croit que nous ne le voyons pas. Quel plaisir aussi quand Grand Doux se précipite pour saluer Minidoux lorsque nous le récupérons à la garderie, où encore lorsqu’il se propose de changer lui-même son cadet… Ce petit frère qui l’adule, Grand Doux y est quand même attaché et c’est dur de gérer une telle ambivalence de sentiments. Le rêve parental d’une fratrie s’entendant comme des doigts de la main devra attendre encore un peu…

vendredi 14 octobre 2011

A propos de l'évaluation : Souricette aux Vendredis intellos

Que penser des notes et évaluations diverses qui ponctuent la scolarité de nos enfants ? Ici et sur la toile, quelques informations m'ont fait réfléchir, je vous en livre le résultat sur le blog collectif des vendredis intellos.
Ce billet sur l'évaluation était mon challenge personnel de la semaine, donc pas de nouvelles des Doux pour l'instant, bien que j'ai plein de choses à vous raconter...

vendredi 7 octobre 2011

Vendredis intellos : Ecouter, oui mais comment ? Gordon et l'écoute active


« La technique la plus efficace, et de loin, qu’utilise un agent d’aide professionnel, est un type de réponse verbale qui n’enferme aucun message neuf de l’écoutant, mais n’est qu’un reflet qui renvoie le message précédent de l’enfant. »
Cette technique de communication est appelée « écoute active ». Cette façon d’écouter a initialement été développée par le psychologue Carl Rogers,  tout d’abord en destination des thérapeutes. Thomas Gordon, dans Parents efficaces au quotidien dont est extrait la citation (et dont j'ai déjà parlé ici et ), emprunte cette méthode comme moyen d’enrichir les relations parents-enfants.
L’écoute active permet aux enfants de se sentir compris et d’apprendre à faire face à leurs émotions au lieu de les ignorer. En effet, quand une personne (enfant ou adulte le principe est le même), nous confie ses problèmes nous avons tendance au mieux à conseiller ou encourager, au pire à blâmer ou sermonner. Or, ces types de réponse sont en fait des obstacles à la communication.
 Par exemple, si un enfant se plaint que personne ne veut jouer avec lui dans la cour de récré, il entendra le plus souvent ce style de réponse :

« Tu n’as qu’à aller jouer avec Adrien, il est gentil Adrien »
« Arrête ton cinéma, je t’ai regardé tout à l’heure et tu t’amusais comme un fou »
« Si tu n’embêtais pas les autres, ils auraient davantage envie de te parler ».

Chaque réponse est plus ou moins bienveillante, mais a peut de chance d’être entendue efficacement  (on peut d’ailleurs gager que la plainte de l’élève va se prolonger pendant des mois, à moins que l’adulte excédé finisse par y couper court en grondant). En fait, on ne prend en compte ni le besoin de l’enfant de voir son émotion accueillie ni à son besoin de trouver sa propre solution à son problème. En revanche, lorsque l’adulte utilise l’écoute active, il ne suggère rien dans ses réponses mais se contente de montrer à son interlocuteur qu’il l’a bien entendu :
-Personne ne veut jouer avec moi.
-Tu es triste car personne ne veut jouer avec toi.
-  Oui, les copains, ils disent, « non, tu joues pas »
- Tu es contrarié que tes copains te disent non.
- Oui, je suis contrarié.
On voit que l’adulte n’apporte à l’enfant aucun élément nouveau, mais reprend simplement ce qu'il dit en décodant ses sentiments. Il est vrai que cela donne une impression bizarre de parler comme cela au début, on se sent limite ridicule. Mais en définitive il est très probable qu’une fois son émotion entendue, l’enfant reparte jouer et ne revienne plus se plaindre : soit le simple fait de se sentir entendu a dissipé sa tristesse (« les émotions semblent s’évanouir dans l’air léger » écrit à ce propos Gordon), soit clarifier ses sentiments lui a permis de trouver une solution à son problème. Si la plainte de l’enfant continue, c’est probablement que l’on a mal décodé l’émotion derrière la plainte, il convient alors de chercher avec lui le vrai problème (peut-être est-il est stressé par un contrôle, ou ne se sent pas bien…).
Je trouve que l’écoute active est un outil fantastique pour permettre à son interlocuteur de s’exprimer. Elle contribue un climat plus ouvert et confiant à la maison (par exemple, un aîné peut exprimer librement ses sentiments négatifs vis à vis de son petit frère, ou son  humiliation d’avoir été puni à l’école). L’enfant qui se sent écouté devient plus sensible et empathique, ce qui l’amènera, peut-être, à nous aider, lorsque c’est nous qui aurons un problème avec son comportement. Pour autant, selon moi, ce n’est pas  la solution miracle pour amener la sérénité et une ambiance respirable dans nos foyers. La gaité, les projets fait ensemble, toutes les petites choses que nous négligeons trop souvent sont essentiels aussi à la création de bonnes relations.

De même, ce n’est pas une méthode qui peut être appliquée tout le temps.  Tout d’abord, l’écoute active est destinée à aider l’enfant et non le parent qui désapprouve un comportement ou voudrait amener sa progéniture à faire ce qu’il souhaite. Ainsi, quand un enfant dit « je veux pas me coucher», et que vous répondez « tu n’as pas envie de te coucher », tout en le mettant dans son lit, vous ne faites pas de l’écoute active car c’est vous qui avez le problème « coucher le petit  pour profiter de ma soirée ».

De même, inutile de vouloir pratiquer l’écoute active quand on est pressé, énervé,  fatigué, et en règle générale psychologiquement peu disponible.  Malgré son aspect simple, elle nécessite une certaine énergie. A ce sujet, Gordon écrit  « écouter en profondeur, c’est offrir à l’autre de boire dans votre verre. Mais si votre verre n’est pas assez plein, vous n’apprécierez guère de le partager et l’autre sera déçu de la pauvreté de ce don ».  On peut dire à un enfant que l’on ne sent pas capable de l’écouter à un instant t, ou sur un sujet qui nous est pénible.

Personnellement, je ne prends pas toute récrimination pour prétexte à une écoute se voulant en profondeur, mais se révélant forcément superficielle. Par exemple, si mon fils me dit à 8h10 qu’il ne veut pas aller à l’école, je me contente de lui enfiler ses chaussures et de le pousser vers la porte. Si les plaintes se répètent et que son comportement change, je lui proposerai alors d’en discuter au moment où nous serons tout les deux tranquilles (malheureusement, il n’est pas toujours facile de trouver un tel moment au quotidien…).
Ne poussons pas non plus notre enfant à se livrer s’il n’en a pas envie et ne pas désespérer car la confiance ne se crée pas en un jour. Les enfants comme les adultes ont droit à leur jardin secret.
Enfin, l’écoute active est une technique qui nécessite de persévérer : on se sent assez emprunté et peu naturel au début, et les enfants peuvent être surpris (voire méfiants). Mon Grand Doux de bientôt trois ans s’exprime plutôt bien mais a encore du mal à trouver tout seul ses solutions, à part « c’est maman qui fait »  bien entendu. Je débute encore avec cette méthode, mais je n’ai pas trouvé mieux pour inciter les enfants à s’exprimer librement et devenir autonomes. Chez nous, il y a bien sûr cris, larmes et « pétages de plombs » divers, mais l’écoute active est un truc qui nous aide à sortir de stériles rapports de force. Avec un peu de patience, je suis sûre que nous obtiendrons des résultats,  peut-être pas miraculeux, mais en tout cas positifs.

Voilà, je clos ici ma première participation aux vendredis intellos. Et vous, que pensez-vous de l’écoute active ? L’appliquez-vous avec vos enfants ? Quels en sont les résultats ?



mardi 4 octobre 2011

Un repas loupé...

Aujourd’hui, le Grand Doux a passé une mauvaise journée. Caprices et crises de larmes sur le chemin de l’école. Mal de ventre. Sieste loupée. Bonne ambiance.
18h30 : Cuisine. Ce soir, je prépare ce qu’aime le Grand Doux : soupe de panais/carottes avec plein de crème fraîche (les doux raffolent de soupe, c’est leur côté « faux nain »), coquillettes, champignons, jambon.

19h15 : Minidoux râle, visiblement sa journée est terminée. Vite,  Monsieur Doux le met en pyjama.

19h25 : Monsieur Doux me rend Mini, attrape son aîné, fatigué et ronchon, le met à table et lui sert un bol de soupe. Pendant ce temps, je donne en vitesse un petit repas à Minidoux, qui ouvre une immense bouche mais pleure entre chaque cuillère.

19h30 Monsieur Doux part à son entraînement de natation, à moi de gérer le repas/ coucher des doux (je hais les mardis soirs…). Minidoux avale son fromage blanc entre deux hurlements. Grand Doux prend trois cuillères de soupe : « Donne moi à manger maman, je suis fatigué » « Non, chéri pas le temps, je m’occupe de ton petit frère, mais tu peux écouter de la musique pendant que je vais le coucher» « Oui, ze veux écouter un disque ». Je lui mets le CD « à pas de géant », un de ses préférés, attrape Minidoux et file dans la chambre.

19h35 : Minidoux dort après une mini-tétée. « J’arrive, Grand Doux, on va pouvoir profiter de notre soirée tout les deux ». Pas de réponse. Je retourne dans la cuisine. Grand doux est affalé la tête sur la table de la cuisine et DORT. « Réveille-toi chéri, tu veux pas manger un peu ?». Ronflements…

Tombé de fatigue, avec juste trois cuillères de soupe dans le ventre alors que le pauvre n’a pas voulu goûter. Je l’ai posé dans son lit et changé sans même qu’il se réveille. Il y a des jours où j’ai vraiment de la peine pour lui.